Monaco, 20 mai 2022 - Un événement régional organisé à l'occasion de la SPAMI Day, une nouvelle journée officielle adoptée dans le cadre de la Convention sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (Convention de Barcelone) consacrée aux Aires Spécialement Protégées d'Importance Méditerranéenne (ASPIM) et à la protection de la biodiversité, a eu lieu le 20 mai 2022 à Monaco sous les auspices de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco.
« Les aires marines spécialement protégées de Méditerranée reçoivent enfin l’attention qu’elles méritent », a déclaré S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, en ajoutant qu'« il est plus que jamais nécessaire de développer les AMP en Méditerranée, qui doit être pour nous tous une priorité, car comme nous l’avons vu aujourd’hui la surface actuellement protégée est très largement insuffisante aux regards des enjeux. C’est particulièrement vrai des aires de protection forte qui sont aujourd’hui notoirement trop peu nombreuses et trop peu étendues. Notre objectif est celui d’atteindre le plus rapidement possible d’ici 2030 une proportion de 30% des mers sous statut protégé. Notre responsabilité est de nous mobiliser pour cela et de mobiliser tous les acteurs des mers ».
« Qu’apporte cette nouvelle célébration de nouveau ? Je dirais qu’elle apporte beaucoup, » a observé Tatjana Hema, Coordonnatrice du PNUE/PAM. « La région méditerranéenne dispose désormais d'une journée officielle pour chérir, célébrer, reconnaitre et demander des mesures en faveur de sa magnifique, mais ô combien vulnérable biodiversité marine et côtière. Depuis son entrée en vigueur en décembre 1999, le protocole relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée (protocole ASP/DB) de la Convention de Barcelone fournit le cadre juridique régional pour la conservation de la diversité biologique et la création et la gestion d'Aires Spécialement Protégées (ASP), y compris les Aires Spécialement Protégées d’Importance Méditerranéenne (ASPIM), » a-t-elle déclaré.
L'événement spécial de la SPAMI Day, organisé par le Centre d'Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées (SPA/RAC) du PNUE/PAM, en partenariat avec le Secrétariat permanent de l'Accord Pelagos et le Musée océanographique de Monaco a inclut un segment de haut niveau et a servi de forum régional pour renforcer la collaboration et les échanges au sein du réseau des ASPIM. Les gestionnaires des ASPIM, qui ont reçu le certificat de leur ASPIM, et des représentants des ministères de l'environnement méditerranéens, des institutions impliquées dans la gestion et la gouvernance des Aires marines protégées (AMP) et des organisations régionales ont participé à l'événement.
Les participants ont discuté des questions relatives à la gouvernance, à l'efficacité de la gestion et au renforcement des capacités, qui constituent les fondements d'un réseau efficace et bien géré d'aires marines et côtières protégées en Méditerranée.
Bien qu'elles bénéficient d'un statut particulier, les aires marines protégées figurant sur la liste des ASPIM ne sont pas épargnées par les pressions et les défis environnementaux inhérents au contexte où elles se trouvent. Des réformes juridiques et institutionnelles sont nécessaires pour assurer un meilleur fonctionnement des ASPIM ainsi qu’une plus grande mobilisation des ressources humaines et financières.
Les instruments juridiques, les outils techniques et les opportunités de coopération offerts par le système PNUE/PAM-Convention de Barcelone permettent d'apporter une réponse régionale coordonnée aux problèmes qui entravent le potentiel de conservation de la biodiversité en Méditerranée.
M. Khalil Attia, directeur du SPA/RAC, a déclaré que « les ASPIM (établies dans le cadre de la Convention de Barcelone) sont conçues pour jouer le rôle d'AMP modèles, servant de cadres pour la coopération régionale, bilatérale et multilatérale, pour le partage et l'échange de bonnes pratiques, et le transfert de solutions durables, entre les différents contextes sous-régionaux de la Méditerranée ».
« Le Sanctuaire Pelagos étant une ASPIM transfrontalière doit constituer un exemple de référence pour les aires marines protégées et pousser vers la protection de la biodiversité en Méditerranée », a renchérit M. Oliviero Montanaro, Directeur Général du Patrimoine Naturel et de la Mer, Ministère de la Transition Écologique de l’Italie et Président de la Réunion des Parties de l’Accord Pelagos.
M. Robert Calcagno, Directeur général de l’Institut océanographique, Fondation Albert I, Prince de Monac, a noté que « Les problèmes liés à la protection de la biodiversité de la Méditerranée sont communs à tous les pays riverains. Les réponses doivent s’inspirer des initiatives de chacun, celles qui ont été testées avec succès ».
Selon le SPA/RAC, la gestion participative et la cogestion impliquant les organisations de la société civile et les autres parties prenantes devraient être davantage encouragées, ainsi que la mutualisation des ressources, la planification de la gestion intégrée et le renforcement des capacités.
Le SPA/RAC plaide pour que les AMP soient considérées comme des parties d'un système cohérent plutôt que comme un ensemble d'entités isolées.
NOTES AUX EDITEURS
L'événement spécial de la SPAMI Day 2022 a été organisé par l’UNEP/MAP-SPA/RAC en partenariat avec le Secrétariat permanent de l'Accord Pelagos et le Musée océanographique de Monaco, avec le soutien financier de l'Union européenne, de la fondation MAVA et du inistère italien de la transition écologique.
La Liste des Aires spécialement protégées d'importance méditerranéenne (Liste des ASPIM) a été établie en 2001 dans le cadre de la Convention sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (Convention de Barcelone), et plus particulièrement dans le cadre de son protocole relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée (Protocole ASP/DB).
Les Aires marines et côtières protégées (AMPC) incluses dans la liste sont proposées par les Parties contractantes concernées, en reconnaissance de leur intérêt écologique, scientifique, esthétique, culturel ou éducatif. Les ASPIM ont vocation à être une vitrine et un modèle pour la protection du patrimoine naturel de la région. Elles sont soumises à une évaluation tous les 6 ans, à partir de l'année de leur inscription sur la Liste. Les dispositions relatives aux ASPIM permettent l'établissement d'aires protégées au-delà des juridictions nationales et offrent un cadre de coopération pour la création et la gestion d'AMP transfrontalières par les pays voisins.
Les ASPIM ont un effet démonstratif qui peut être mis à profit pour étendre les solutions et les meilleures pratiques. Un exemple de projet de coopération ayant servi cet objectif est le programme de jumelage des ASPIM, financé dans le cadre de la coopération bilatérale entre le PNUE/PAM et le ministère italien de la Transition écologique (MiTE). Mis en œuvre en 2018-2019, le projet a bénéficié à 8 ASPIM et AMP d'Albanie, d'Algérie, d'Italie, de Slovénie et de Tunisie, avec des activités d'échanges et des formations sur le suivi et la planification centralisée des AMP. Le projet a également encouragé les petits projets d'économie bleue impliquant des OSC et soutenu les initiatives de cogestion au sein des ASPM et des AMP. Le programme de jumelage se poursuit à partir de cette année pour les mêmes pays bénéficiaires dans le cadre de la coopération bilatérale entre le PNUE/PAM et le MiTE. Il est soutenu grâce au financement du projet européen ENSERES, impliquant également l'Espagne et la France.
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