Cerber Banyuls

Territoire :

La Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls s’étend le long du littoral des communes de Banyuls-sur-Mer et Cerbère sur 7 Km de linéaire côtier de l’île Grosse (Banyuls-sur-Mer) jusqu’au cap de Peyrefite (Cerbère). Entièrement située sur le Domaine public Maritime, son extension maximale vers le large est de 2,4 km. Région Occitanie, Département des Pyrénées-Orientales

Caractéristiques physiques :

La côte des Albères est formée de roches primaires métamorphisées, très résistantes à l’érosion marine. Au sein de la Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls, elles forment trois grands caps (cap l'Abeille, cap Peyrefite et cap Rédéris). Les principales criques sont constituées de galets plus ou moins gros et de blocs issus de l'érosion des falaises. La zone de Banyuls-sur-Mer présente un plateau continental qui s’amenuise considérablement, avec une pente plus importante. Sous l’eau, les substrats rocheux (roche massive ou roche-bloc) se rencontrent jusqu'à une trentaine de mètres de profondeur.

Spécificité et importance :

La réserve marine de Cerbère-Banyuls présente des conditions particulières et inhabituelles en Méditerranée qui influencent la présence des habitats et des espèces qui y vivent. On note la présence des herbiers de posidonies. Dans les herbiers de la Réserve, 62 espèces ont été inventoriées en 2001, dont l'hippocampe (Hippocampus hippocampus) et la grande nacre (Pinna nobilis) qui est bien implantée au sein de la Réserve. Les courants façonnent un paysage sous-marin très diversifié au sein d’unités écologiques plus homogènes constituées soit d’éboulis et de blocs rocheux issus de l’érosion des falaises, lieux de vie de la plupart des espèces communes de poissons. Très appréciés des plongeurs, les paysages sous-marins sont caractérisés par des gorgones blanches, de nombreuses espèces d'éponges ainsi que des bryozoaires. Le prolongement sous-marin des caps s’effectue avec la strate du coralligène qui commence aux alentours des 20 m. Cet habitat abrite plus de 500 espèces d’invertébrés tels que le corail rouge, la doris dalmatien, des gorgones blanches et rouges, les oursins, ainsi que de nombreux spongiaires. Il offre une multitude de fissures et de cavités qu’affectionnent le chapon, la langouste, la mostelle, la murène, et surtout le mérou brun, véritable espèce emblématique de la réserve.

Menaces et pressions :

De part la beauté de ses paysages terrestres et sous-marins, la réserve attire un grand nombre d’usagers d’activités nautiques de loisirs. La plongée sous-marine est l’activité la plus pratiquée dans la réserve (près de 30 000 plongeurs). La randonnée aquatique est une activité dont la pratique augmente dans la Réserve (près de 25 000 personnes). D’autres activités sont pratiquées dans la réserve, parmi elles : la pêche professionnelle, la pêche récréative, le kayak, et les activités liées à la baignade sont particulièrement bien représentées. D’autres menaces sont aussi présentes notamment la pollution par les eaux d’épurations ou par les sédiments qui affectent la qualité des eaux de la réserve.

Caractéristiques écologiques :

Dans la Réserve, les substrats durs (récifs) représentent 135 hectares soit près de 22 % de la surface. Dans la partie médiolittorale, on peut noter la présence de trottoir à Lithophyllum byssoides présent sur plus de 1300 mètres de linéaire côtier. Dans l’étage infralittoral à algues photophiles, on peut noter la présence de blocs et de roches massives qui représentent une surface de 75 hectares. On peut également y relever la présence d’herbiers de posidonies (Posidonia oceanica) sur environ 23 hectares (4% de la surface). Dans le circalittoral, la présence de coralligène représente une surface de 56 hectares. Quelques grottes sous-marines, de petites dimensions, ont permis également l’installation de la biocénose des grottes semi-obscures. En termes de faune marine, les groupes les mieux représentés sont les arthropodes (177 espèces), les annélides (314 espèces), les mollusques (162 espèces), les spongiaires (147 espèces), et les poissons (126 espèces). La roche infralittorale présente un peuplement de poissons particulièrement riche en espèces à intérêt commercial important mais aussi prioritaires dans la gestion de la réserve (corbs, mérous, denti, sars…). De larges faciès à gorgones blanches (Eunicella singularis) et des larges tombants de gorgones rouges (Paramurciea clavata) ont été également recensées. Concernant les oiseaux marins, 5 espèces sont observées de façon occasionnelle dans le périmètre de la Réserve : Alca torda, Puffinus puffinus mauretanicus, Puffinus yelkouan, Rissa tridactyla, Sterna sandvicensis.

Gestion :

Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls, Frédérique Cadene, frederic.cadene@cd66.fr

La réserve présente 2 niveaux de protection : une zone protégée correspondant à la plus grande superficie de l'espace soit près de 600 hectares où la plupart des activités sont réglementées et une zone de protection renforcée de 65 hectares où toutes les activités humaines y sont interdites. Le dernier plan de gestion de la réserve (2015-2019) a retenu les 4 enjeux suivants : la conservation du patrimoine naturel, la connaissance du patrimoine naturel et des changements environnementaux, la connaissance des usages et la surveillance du site et les enjeux relatifs à l’accueil du public et aux actions de sensibilisation et d'éducation à l’environnement.

Position géographique :

La Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls est située au sud de la France, dans la partie occidentale du Golfe du Lion, en bordure de la côte rocheuse du département des Pyrénées-Orientales. Elle est située à 35 km au sud de Perpignan et à 2 km au nord de la frontière avec l’Espagne.